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Les réactions

Réaction de Jean-Marie Dumont, adhérent du GMB, à la suite de l’annonce de la réhabilitation du musée actuel pendant l’assemblée générale du GMB le 4 décembre 2014

« Quelques réflexions pour poursuivre le débat :

Impossible de mettre en doute la parole de M. le Maire lorsqu'il dit être très attaché à notre ville, à son histoire ; comment ne pas l'être lorsque l'on s'est investi pour devenir le premier magistrat de la cité ? Pourquoi abandonne­t­il, à notre grand regret, le projet de création d’un nouveau musée place du Boulingrin ?

"J'ai dit depuis le début que je n'étais pas fana de l'emplacement au Boulingrin" sont littéralement les mots de M. le Maire. Pourquoi annuler d’une parole tant d’années de réflexion, de long, patient et méticuleux travail assorti de dépenses en étude que M. le Maire a estimé à 2,9 millions d’euros, versés au cabinet Chipperfield qui avait remporté le concours international lancé pour le musée ?

Pourquoi, alors qu'a contrario aurait pu apparaître devant nous le maire qui, enfin, aurait fait appliquer les dispositions testamentaires de la donation Vasnier. Il entérine en définitive le non-respect d'un legs fondamental pour les collections du musée ; rappelons- nous qu’Henry Vasnier avait stipulé qu'il souhaitait la construction d'un musée au Boulingrin pour l'exposition des collections qu'il avait données à la Ville. Même s'il est vrai qu'à l'époque il s'agissait aussi de pouvoir exposer ces œuvres près de lui et des hôtels particuliers du Boulevard Lundy. La Grande Guerre et la reconstruction de la Ville de Reims ont changé considérablement la donne, ouvrant cet espace stratégique de la circulation de Reims à tout un chacun comme le montrent tout au long de l'année fêtes foraines, patinoire, expositions, marchés...

Pourquoi ne pas avoir compris quel formidable livre d'histoire représente le Boulingrin? Porte Mars antique, emplacement des anciens remparts et vestiges de la porte médiévale (parmi les derniers en place de l'architecture civile médiévale), non loin de la magnifique ceinture d'hôtels particuliers de toutes époques depuis le Pavillon de Muire du XVIème siècle jusqu'aux constructions Art Déco, les Halles et la Rue du Temple, proche d'un Hôtel de Ville de base XVIIème, de la Place Royale Louis XV et une incursion au Cryptoportique offrent un parcours dans le temps jusqu'à la Cathédrale. Sans compter que feu le projet Chipperfield redonnait une place à l'architecture et à la mémoire ouvrière avec l'évocation des sheds par les trois grandes nefs tout en projetant ces 11.000m2 dans une incroyable contemporanéité.

Quel avenir dès lors pour le Musée des Beaux Arts ?

En plein cœur du secteur sauvegardé le plus emblématique de Reims, à quelques dizaines de mètres de la cathédrale, comment aujourd'hui concevoir « un geste architectural » et pouvant offrir une surface d'exposition suffisante ? Les conditions de hauteur, de respect d'un bâtiment en partie classé etc. liées à la législation patrimoniale en vigueur font craindre de voir le geste se diluer en projet irréalisable. Les nombreuses études qui existent (et sont conservées!) depuis les années 1920 n'ont JAMAIS pu être mises en œuvre car non satisfaisantes.

Monsieur le Maire a conclu son intervention en indiquant vouloir associer les membres de l’association aux réflexions à venir. Attendons donc, soucieux mais pleins d'espoirs en l'avenir du Grand Musée des Beaux Arts de Reims ».

J-M Dumont